Archives de la Lombardie
Caterina Bronzetti, née Strasser(i) en 1795 était la mère de trois nationalistes célèbres en Italie pour avoir combattu aux côtés de Garibaldi contre l'armée autrichienne qui occupait la Lombardie et contre l'armée napolitaine. Deux de ses fils, Narcisso et Pilade moururent héroiquement au combat contre les autrichiens, l'un en 1859, l'autre en 1860. Caterina Bronzetti Strasser décèda le 20 février 1867 en Italie.
La photographie de Zoé Caccia fut bien réalisée avant la proclamation de la République en septembre 1870.
Caterina Bronzetti Strasser étant décédée le 20 février 1867, nous pouvons dater la photographie de Zoé Caccia entre mars 1867 et décembre 1867 en supposant premièrement que Zoé Caccia envoya cette photographie à la famille Bronzetti quelques semaines après la mort de Caterina ce qui est plus que probable (et non pas quelques années après) et deuxièmement que la photographie était une photographie récente d'elle même ce qui paraît le plus probable.
Caterina Bronzetti Strasser avant février 1867 photographiée par Sciutto à Gênes.
A partir de 1815, l'Autriche avait annexé le Nord de l'Italie dont la Lombardie, et Milan, ville de naissance d'Angelo Caccia, en était le chef-lieu.
A partir de
1821 (Caccia avait 19 ans) et jusqu'en 1830 des mouvements nationalistes souhaitant réunifier le pays se sont opposés aux autrichiens. La victoire des autrichiens et la révolution de 1830 en France ont incités de nombreux italiens à s'exiler en France (Delphine Diaz).
En France le régime des Orleanistes incluait les acquis de la Révolution de
1789 dans le cadre d'une monarchie constutionnelle (parlementaire).
1500 "passeports"(visas) furent délivrés en
1831 par la France (Césaire Vidal), d'autres se sont expatriés sans autorisation comme Angelo Caccia et Antonio Caccia.
C'est à Caterina Bronzetti Strasser(i) qu'est dédiée la photographie de Zoé Caccia fille d'Angelo Caccia et de la cantatrice Rossi-Caccia.
"
En mémoire de la gentille Signora Caterina Bronzetti et de son chaleureux accueil ".
Les mots "
en mémoire de" nous indique précisement que Caterina Bronzetti Strasser est décédée.
Son affection pour la famille Bronzetti est à la mesure de la dimension de la photographie qui est au format cabinet (14cm sur 10cm) et non pas au format carte de visite (10cm sur 6cm).
La photographie de Zoé est adressée sur le Boulevard Impérial futur Boulevard de Strasbourg et seul le symbole de Caccia Angelo apparait en sur la photographie. Depuis 1867 Warnod n'apparaissait plus comme associé de Caccia sur les cartes de visite.
L'acte de décès nous apprend que Zoe Caccia se prénomme Marie Zoe Etiennette, son conjoint était Isnardo Sartorio et que son père se prénommait Angelo Maria Alipio et non plus Angelo Maria Alessia (?).
Dans le recensement du
Havre de 1866, Caccia était espagnol et se prénommait Jules (une confusion peut-être avec sa femme Rossi Caccia qui était espagnole et se prénommait Juana) ou alors une volonté de Caccia de brouiller les pistes vu les troubles qui avaient lieu en Italie en 1866.
Zoé etait née le 5 juin 1852  et décéda le 23 juin 1934 dans le 14ème arrondissement de Paris. La date de son mariage est inconnue.
Zoé Caccia avait 15 ans en 1867 sur cette photographie.
Une autre photographie non signée cette fois semble nous montrer une Zoé Caccia plus jeune, légèrement de profil, ce qui atténue la rigueur de son visage.
Ses lèvres et son menton ressemblent aux lèvres et au menton de sa voisine ci-dessous sur la gauche, avec également un même front haut.
Zoé Caccia aurait 12 ans en 1864 sur cette photographie.
Nous savons peu de choses sur Angelo Caccia. Il naquit à Milan en 1802; il s'était expatrié d'Italie sans autorisation depuis au moins 1831 et avant de s'établir au Havre il était sculpteur.
En 1837, Angelo Caccia résidait à Paris et brevetait déjà ses inventions.
Zoé débuta à 18 ans comme cantatrice au théâtre de l'Athénée le 19 mai 1870 se maria à Isnardo Sartorio qui était egalement photographe.
En 1836 Angelo Caccia demeurait  à l'hôtel Pavart à Paris.
Angelo Caccia était également inventeur .
Dans le "
Bazar Parisien" de janvier 1826 apparait un inventeur nommé Caccia J-G qui pourrait bien être la personne qui a accueilli Angelo Caccia en 1831.
Angelo Caccia
lui-même commença à breveter ses inventions en 1837 (Voir page Angelo Caccia inventeur ).
La similitude des coiffures est un point important. Toutes deux ont les cheveux tirées sur les côtés vers l'arrière avec des bouclettes à l'arrière du cou (des anglaises) comme sa voisine de gauche avec aux oreilles des pendantifs en forme de goutte d'eau pour toutes les deux.
Sur le dos de la photographie, la médaille de
1862 est présente. L'association " Warnod & Caccia " apparait sur les cartes de visite à partir de juillet 1862 et cela jusqu'en 1866. Ce qui nous donne un Circa de 1864. pour la photographie de droite.
Nous retrouvons Angelo Caccia à Milan en 1841. Le 4 janvier il se maria à la cantatrice Juana Rossi célèbre à cette époque. Angelo Caccia  était connu comme sculpteur très distingué.
De cette union nait une fille Zoé Caccia le 6 mai 1852 à Paris. Nous retrouvons Zoé Caccia dans le recensement de 1861 de Caudebec en Caux .
C'est à cette époque que le couple quitta
Paris, construisit une auberge au bord de la Seine à St Nicolas de Bliquetuit en face de Caudebec en Caux. Zoe Caccia était pensionnaire à l'école de Caudebec en Caux.
Le 10 décembre 1876 le journal " Le Monde Artiste " fait les éloges de Mme Sartorio ex Mlle Caccia dans son rôle d' Argentine au Havre au théâtre de la Lyre Havraise rue des Pénitents.
Le 6 mars 1877, Caccia Angelo meurt et c'est Sartorio le mari de Zoé qui s'occupe alors de l'atelier de photographie. Sartorio était installé au 115 rue de Normandie en 1878 (annuaire 1879).
En 1880 Sartorio s'occupe de l'atelier de Caccia au Havre et de "La Photographie du Havre"
à
Paris au 120 rue St Lazare.
Il est précisé dans l'acte de décès que les époux de Mme Rossi Caccia née Nach sont décédées. Elle s'est donc bien mariée deux fois. La première fois c'était avec Michel Bonnevin pharmacien en 1837.
Oreste avait envoyé les portraits de ses frères, Pilade et Narcisse à la demande de Garibaldi.
Fils de Dominico et Caterina Strasser, Oreste né le 23 Novembre 1833 à Mantoue participe en 1848, il n'a que 15 ans, avec Narciso son frère aîné à la défense de Mantoue.
Juin 1885
Annuaire 1879
Jules ou Isnardo ?
En mars 1880 des journalistes du journal
le "
Gil Bas" avait visité l'atelier de Jules ? Sartorio.
En 1871 il existait déjà "La Photographie du Havre " au 120 rue St Lazare à Paris.
Oreste Bronzetti né le 6 avril 1835 épousa en 1868 Caterina Maffezzoli avec qui il eut deux enfants Elisa et Pilade. Caterina et ses deux enfants se rendirent au Havre pour rendre visite à leurs amis les Caccia et les Sartorio. Des photographies de Caterina et de ses deux enfants furent réalisées à cette occasion.
Oreste avait donné à son fils le prénom de son frère Pilade mort au combat et le prénom de sa soeur Elisa à sa fille .
Musée de Trente
1831
Oreste
Caterina Maffezzoli chez Caccia
Mort de Pilade Bronzetti sur la colline de Castel Morrone le 1er  Octobre 1860.
Pour un même portrait il existe plusieurs photographies de Pilade et Elisa avec à la fois l'adresse du 126 Bld de Strasbourg et l'adresse du 84 Bld de Strasbourg, ce qui laisse à penser que c'est en 1884 que les photographies furent réalisées au moment ou la numérotation du Boulevard de Strasbourg à changer.
après 4 heures de combat héroique à l'arme blanche, au fusil ou au revolver.
Elisa et Pilade 
Castel Morrone était un point stratégique important.
Peinture de Luigi Toro : La Morte di Pilade
Narcisso Bronzetti
Oreste Bronzetti
Archives photographique de Milan FRE 119 et FRE122
Archives photographiques de Trente
Parmi les soutiens de Garibaldi on retrouve un Sartorio qui fut un major de Garibaldi et qui est peut-être de la famille de notre Sartorio devenu  photographe au Havre.
Pilade était à la tête d'un bataillon de 300 hommes environ.
Pilade
sabre brisé
balles dans la poitrine
Garibaldi avait comparé cette bataille à celle de Léonidas aux Thermopyles en 480 av JC.
Colline de Castel Morrone
Une photographie de Pilade bébé en avril 1871 nous donnerait pour l'année 1884 un âge de 13 ans environ pour Pilade et 15 ans pour Elisa ? Age très approximatif.
Les trois frères Bronzetti appartenaient à un régiment italien "les bersaglieris mantouans" (de Mantoue) qui combattit aux côtés de Garibaldi pour l'unification de l'Italie (le Risorgimento), pays qui était divisé en petits royaumes.
Narciso
et Pilade morts courageusement pour la patrie sont devenus des icônes de cette unification.
Pilade avait grandi sous l'influence de son oncle Carlo Giuseppe Bronzetti qui écrivit un livre sur la Grèce ou il revendiquait le droit des peuples à l'autonomie (Nuovo Monitorenapoletano).
Narciso Bronzetti blessé gravement à Tréponti mourut en 1859 dans la maison de Basilio Maffezolli, frère de Caterina Maffezzoli.
Basilio Maffezzoli était également engagé dans le corps des volontaires Garibaldiens.
Sans connaître le degré d'implication d'Angelo Caccia dans le Risorgimento, des amitiés avec les chemises rouges (les Garibaldiens) devaient être source de grands problèmes en Italie et explique la fuite d'Angelo Caccia vers la France.
Oreste était un ami de Gabriele Camosi qui fut député du Parlement de Turin.
Oreste
né le 6 juin 1834 fut mis en prison à l'âge de 14 ans pour avoir montré une cocarde
italienne à l'école.

Oreste
meurt le 8 février 1882 à l'âge de 46 ans pour des raisons qui sont inconnues (Nuovo Monitorenapoletano).
Ce décès prématuré d'
Oreste en 1882 explique peut-être la venue de sa femme Caterina au Havre en 1884,
une jeune veuve vint rejoindre son amie Juana Caccia veuve également depuis 1877.
Il ne semble pas exister de photographie d'
Oreste chez Caccia, ce qui confirmerait la venue de sa femme Caterina et des enfants au Havre après la mort de son époux en février 1882.
Il existe la même photographie avec l'adresse au 126.
Il existe la même photographie avec l'adresse au 84.
Castel Morrone en Campanie
Plaque commemorative à Milan
Zoé Caccia
Nuovo Monitore Napoletano :
" Le Major
Bronzetti voulant mettre fin au carnage barbare, leva alors la pointe de son sabre qui portait tel un drapeau blanc la nappe blanche de l'autel de l'église pour montrer à ses ennemis qu'il se rendait mais un soldat Bourbon à ce moment lui donna un coup de baionnette dans le cou. Pilade alors se débattit comme un diable avec son sabre jusqu'à ce que touché de plusieurs balles dans la poitrine il tombât mort. "
 
Zoé Caccia et la famille Bronzetti
défaite