Histoire de Ballons

Le ballon a emporté le capitaine du ballon Mr Porlié accompagné de Mrs Demeyer, Bans et Gustave Hermite. Au dessous de la nacelle, un gymnaste nommé" Cittyng Bull " faisait du trapèze, il avait pris comme nom d'artiste le nom du fameux indien mort en 1890 qui s'appelait "Sitting Bull".

Le ballon est retrouvé sans ses occupants en Angleterre au Nord de Portmouth.
Trois familles sont dans la détresse.

Le ballon parti du boulevard maritime poussé par un vent de Nord-Est atterrit à 17h30 à St Vigor dans de bonnes conditions.

Il était prévu des expériences météorologiques, photographiques et des essais de signaux avec les phares et le sémaphore.

En 1891, Porlié avait déjà effectué une ascension au Grand Cours (Grand Couronne?) avec une démonstration de "Citting Bull" au trapèze.

La nacelle était en osier tressé avec un trou carré destinée à la photographie. Une carte de visite de Demeyer et un canif se trouvaient dans la nacelle.

L'ancre de marine qui permet de stationner en mer fut larguée à 21h50 à 6 milles des côtes (un mille marin = 1,85 km) soit environ à 11 km de la côte. Mais la corde se rompit.

Le ballon se posa avec difficulté, s'il rase la terre ou rencontre un obstacle comme un arbre ou une habitation cela peut très mal finir pour les occupants du ballon.
Finalement l'atterrissage eut lieu avec un vent violent de Sud Ouest à la Délivrande près de Courseulles.

Le vent était de terre. Le Capitaine Porlié, malgré les recommandations des directeurs du Casino et fidèle à son surnom, est parti.....quand même avec sa fille.
Un vent venant de terre vous pousse vers le large et peut vous emmener très très loin.

On voit très bien sur la carte que c'est un vent de terre d'Est-Nord-Est qui a emmené le ballon vers Courseulles, et un vent plutôt Ouest-Sud-Ouest qui aurait ramené nos deux aéronautes vers la Délivrande et vers.... la délivrance.
un vent de terre d'Est aurait emmené nos deux aéronautes très très loin vers l'Angleterre.
Une belle promenade mais quand même très périlleuse.

Le Capitaine Charles Porlié n'était pas un inconscient comme on pourrait le croire, il avait 53 ans et avait déjà effectué 488ème ascensions .
Durant l'été 1879, il avait effectué 12 ascensions avec son propre ballon "Le Ville de Rouen" dont une ascension au Havre avec un Capitaine au long cours Mr Rabardy et une autre ascension à Bordeaux avec sa femme.

Georges Besançon n'était pas non plus un inconscient. Né à Paris en mai 1866, 26 ans donc en 1892, était le jeunot de l'équipe qui avait déjà créé à 22 ans une Ecole Normale d'Aérostation et créa la revue de l'Aerophile en 1893, un mensuel qu'il publia jusqu'en 1910. Il fut l'inventeur du Ballon Sonde avec son ami Gustave Hermite en 1893. Il fit également de la politique.

Départ du Havre le 22 juin 1879 avec attérissage à la Cerlangue une heure plus tard.

Quant à Demeyer, il effectuait alors ce 11 juillet 1892 son premier voyage en ballon à 47 ans.

Le Dimanche 24 Août 1879, il fit une autre ascension à Bordeaux accompagné de sa femme.

Comme Charles Porlié, Georges Besançon ne renonçera pas aux ascensions maritimes, il envisageait même la traversée de la Manche. Demeyer non plus ne renonçera pas aux voyages en ballon. L'année suivante, il était Capitaine du ballon Uranus.

La population se pressait devant l'entrée du Casino et le boulevard Maritime comme on peut le voir sur la photographie.

Le gymnaste Desfossés fit quelques figures acrobatiques sur un trapèze situé sous la nacelle à une hauteur de 20 mètres du sol sans corde de sécurité.

Demeyer était un membre de l'Académie d'Aérostation et Bans un rédacteur du Journal de Versailles.

Le Lundi 11 juillet 1892 une nouvelle ascension du Jupiter a donc lieu à 21h 40 avec trois hommes dans la nacelle, Porlié, Demeyer et Besançon. C'était une ascension nocturne et le voyage devait être court.
Les informations barométriques auraient dû dissuadé le Capitaine Porlié de partir.

Demeyer jeta même la bouée dans sa précipitation, mais était equipé d'une ceinture de sauvetage.

Le Dimanche 10 juillet 1892 à 16h, un aérostat, le Jupiter,fut lancé du Casino Marie Christine au Havre.
Sur la photographie, la présence de nombreux promeneurs sur le Boulevard Maritime laisse à penser que nous sommes bien Dimanche et la présence de nombreuses ombrelles nous confirme que nous sommes l'après-midi.

Le Germania recupéra nos trois hommes à 50 degrés 20 minutes de latitude Nord et 3 degrés de longitude Ouest.

Pourtant avant le départ, Porlier avait envoyé deux ballons de baudruche (ballons pilotes) pour vérifier la direction du vent, et c'était un vent de terre. Mais fort de son expérience, le Capitaine Porlier prononça le traditionel "Lâcher tout ", puis un feu d'artifice fut tiré de la nacelle et le ballon s'en alla rapidement dans la nuit noire direction Ouest-Sud-Ouest.

Revenons à nos aéronautes parisiens, Messieurs Charles Porlié, Demeyer, Besançon et Gustave Hermite qui prirent place dans le ballon le dimanche 10 juillet et le lundi 11 juillet 1892.
Les journaux de toute l'Europe avait commenté la disparition du Jupiter.

Le 15 juillet, partis le 11 juillet du Havre, les hommes sont considérés comme disparus en mer.

A partir de 22h le Jupiter commença à traîner et à faire des bonds dans l'eau avec une mer déchaînée. et un vent violent.

A Minuit des pêcheurs aperçurent le ballon, des cris plaintifs s'échappaient de la nacelle. Nos aéronautes actionnairent la soupape pour s'approcher de la barque des pêcheurs, malheureusement
une saute de vent et une vague énorme entrainèrent la barque de pêche très loin du ballon.

Le ballon s'eloigna rapidement mais il se mit subitement à tourbillonner avec la nacelle traînant sur l'eau. Il fallait lâcher du lest en urgence. Demeyer jeta alors 200 kilos de sable à la mer. Le ballon s'éleva jusqu'aux nuages et les aéronautes restèrent dans un froid glacial jusqu'au lever du soleil.

Et ensuite un sloop nommé..."La Reine des Anges "......embarquèrent nos "Rois des Airs" pour les déposer à Camaret dans l'après midi du 16 juillet.

En entrant après correction les valeurs ci-dessus de latitude et de longitude (selon le méridien de Paris) sur le site Geofree , on s'aperçoit que le Germania se trouvait quand même assez loin de l'Ile de Wight. Le ballon fut retrouvé à Keevil en Angleterre le matin du mardi 13 juillet.
Hermite partit aussitôt ce 13 juillet pour l'Angleterre en espèrant recueillir quelques informations.

Le Dimanche 24 juillet 1892, le Capitaine Porlié ........s'embarque à 16 h dans le "Le Victor Hugo" en compagnie de

Quatre hommes avec trois avirons s'approchèrent dans une mer énorme.
Les matelots attrapèrent les cordages du ballon et les aéronautes purent regagner le canot puis le Germania.
Le ballon fut abandonné à son sort, libéré du poids des hommes il s'envola rapidemment dans les airs.

Charles Porlié déclara qu'il ne recommencerait jamais une pareille ascension.

Demeyer jeta même sa jaquette, Porlié jeta les quelques pièces de monnaies qu'il avait dans sa poche, une bouteille

Il fallait faire très vite pour s'approcher du navire et se délester rapidement de tout poids.

A trois heures et quart du matin, le ballon planait au dessus des nuages à 2500 mètres d'altitude. Un peu de café et d'alcool rechauffèrent un peu nos aéronautes en déroute.

La foule a compris le drame qui se passait devant leurs yeux, le ballon s'éloigne rapidement dans la nuit noire, des femmes font le signe de croix, il y a même des hommes qui pleurent.

Le Vendredi 16 juillet, soit 5 jours après le départ des aeronautes, le Casino Marie Christine reçoit un télégramme de Porlié envoyé à 15h30 de Camaret sur Mer près de Brest.
Les trois hommes avaient été récupérés le mardi 11 juillet à 5 heures du matin par le trois mât allemand le "Germania" .

A remarquer au fond de Notre Dame des Flots, les maquettes de navires, peut-être les navires perdus en mer.

Besançon vint au Havre sur la demande de Porlié et dîna avant son ascension.

Le ballon Le Jupiter avait un volume de 1300 m3, le volume du Victor Hugo était de 700 m3.
Tous les deux sont partis un dimanche après midi à 16 heures, le Jupiter s'envola le dimanche 10 juillet 1892 avec quatre hommes à bord, le Victor Hugo s'envola le 24 juillet 1892 avec Porlié et sa fille.
La photographie de Letellier est-celle du Jupiter ou du Victor Hugo?