l'atelier d' Alexandre Feulard

Vu que la loi ne donnait pas le droit de réclamer des redevances pour ces publicités, Dorion n'eut pas gain de cause et c'est Feulard qui toucha des dommages et intérêts.

Feulard s'était associé à Dorey en 1857. Ils étaient installés sur la jetée du Nord jusqu'en novembre 1860, date de l'évacuation des chalets de la jetée du Nord .

Le dimanche 4 novembre 1860 eut lieu la pose de la première pierre du temple unique de la Franc-Maçonnerie près de la Sous-Préfecture au 44 de la rue du Débarcadère.
Feulard avait photographié les participants .

En 1853 et 1854, Alexandre Louis Feulard est peintre et professeur de dessin rue de Bordeaux et pas encore photographe puis en 1855 il est déclaré photographe dans cette même rue. Il était recensé en 1856 comme artiste rue de Bordeaux accompagné de sa femme Elisa Fuhrmann. Ils avaient tous les deux 40 ans d'après le recensement alors qu'Alexandre Feulard est né en le 22 ou 23 février 1813,mais peut-être ont-ils commencé le recencement en 1853.

Jean Pierre Feulard (1790-1849) et son fils Alexandre Louis Feulard (1813-1886) étaient aussi des peintres miniaturistes qui exposaient tous les ans à Paris .

Les deux photographies ci-dessous furent réalisées en 1860, le jeune homme porte l'habit d'une école du Havre en 1860 et la dame un chapeau d'été.
Un simple tapis tissé au sol laisse à penser que les photographies furent réalisées dans le chalet de la jetée du Nord .

Les peintres étaient recherchés par les photographes pour faire des retouches sur les photographies.
Les miniaturistes comme Alexandre Feulard étaient les plus aptes à faire de fines retouches comme sur ces retouches sur les yeux de cette inconnue photographiée par J. Ridel de Lillebonne(?) près du Havre. .

Jean Pierre Feulard fils de Pierre Feulard et de Catherine Faillard est né le 15 Novembre 1790 à la paroisse de St Valérian ( Chateaudun ).

Les yeux furent retouchés très finement avec de l'encre noire par J.Ridel ou un de ses employés, le résultat est parfait . Sans ces retouches la pupille et le contour des yeux n'apparaitraient pas sur la photographie .

Ci-dessous, Ulysse Dieudonné Renault né en 1821 à Caudebec en Caux, responsable de la société du Bac à Vapeur de Caudebec en Caux, s'était rendu avec sa femme Louise Adèle née Ballue et leur fils Albert chez le photographe Feulard .

C'est chez Witz à Rouen que Michel Désiré Renault, père d'Ulysse, maire de Caudebec en Caux d'avril/Juin 1855 à janvier 1869, s'est fait faire le portrait. Il était déclaré comme marchand de vins en 1848 à la naissance de son petit fils .

Exposition du musée Royale du 24 avril 1822 avec un portrait de Jean Pierre Feulard . Ou est ce portrait ?

Après 1870, la rue de l'Impératrice deviendra la rue de Toul ou Alexandre Feulard exerca à la fois son métier de photographe et son métier de peintre. Il continua à exposer ses miniatures dans les salons du Havre, de Rouen et de Paris .

Le 15 janvier 1854, Renault père etait adjoint et maire, avait un autre fils Auguste Alfred Renault né en 1829 qui etait négociant en liquides et épicier à Caudebec en Caux.

L'atelier de photographie de Alexandre Feulard fut installé sur la jetée du Nord jusqu'en novembre 1860 .

Le chalet de Durecu peut peut-être nous aider à situer le chalet de Feulard .
Son chalet était sa maison, un bureau de tabac et son bureau .Ce bureau de Durecu se situait à deux pas du Poste de ligne et de celui des douanes .

Le dimanche 6 août 1876, un buste de Durecu (semblable à celui du cimetière St Marie) fut installé à l'encoignure de la maison que Durecu habitait dans ses dernières années, maison qui fut également la maison du gardien de la batterie de Provence .

Dans le cercle blanc semble bien apparaître une forme qui ressemble à un support de buste au coin de la maison de Durecu, maison qui fut également le magasin des apparaux située dans la rue de l'Esplanade devenue rue Benjamin-Normand .

Quant au buste de Durecu, il fut fixé par la suite définitivement sur le nouveau magasin des apparaux .

Il est difficile de situer précisement la position du chalet de Feulard avant son déménagement de la jetée du Nord.
Le chalet de Pierre Durecu était sa maison ; le magasin des apparaux dont il était responsable était près de l'établissement de Feulard qui se trouvait à l'entrée de la Place de Provence .
Quand la Tour François 1er fut détruite, le mât des signaux télégraphiques situé sur la tour fut déplacé derrière le magasin des apparaux (les apparaux étaient les "appareils" nécessaire au sauvetage).

Ci-dessous un croquis de Barbin, publié en janvier 1867 dans un journal Illustré . Barbin faisait des croquis pour ce journal et n'a pas respecté les proportions des chalets et de la Place de Provence .
Ce dessin est le prolongement de la photographie précédente .

Le grand chalet avec de nombreuses fenêtres à côté de Frascati est celui de Warnod qui fut roulé en Novembre 1860 jusqu'à cette endroit situé "en avant de Frascati " et situé "à côté de l'Hôtel des Bains Frascati" .

Le chalet de Feulard était près du magasin des apparaux de l'époque et Pierre Durecu en fut le responsable .

A défaut de situer le chalet de Feulard sur ce dessin, il est possible de situer celui de Warnod qui déménagea également à cause de l'alignement de la jetée du Nord .

C'est dans l'annuaire de 1863 que Caccia est déclaré associé de Warnod et Macaire. Puis Cyrus Macaire retourna à Paris en 1863 .
Feulard avait déjà quitté l'entrée de la Place de Provence pour le 30 rue de Bordeaux .
Warnod avait également un atelier au bout du passage Bernardin de St Pierre donnant sur le 150 du boulevard Impérial, c'est en 1867 qu'Angelo Caccia prit alors la succession des deux ateliers .

De plus dans l'annuaire Warnod est adressé rue du Perrey près de Frascati . Frascati était au numéro 1 de la rue du Perrey alors que Warnod était sans numérotation au bout de cette même rue.

Feulard fut obligé de déménager son chalet avant la fin du mois de Novembre 1860 .
Dans l'annuaire son chalet est situé à l'entrée de la Place de Provence .

Après l'enlèvement des chalets, le mât de signaux télégraphiques fut déplacé près de l'ancien établissement de Feulard situé près de l'ancien magasin des apparaux .
Ne pas confondre avec les signaux des marées qui n'ont rien de télégraphique.

L'ancienne maison de Durecu se situait en face de l'escalier de la jetée .
Cette nouvelle maison des apparaux devenue également la maison de Durecu fut peut-être construite au même endroit que l'ancienne maison des apparaux,ce que l'on appelle " Le Poste " qui se situait près de l'établissement d'Alexandre Feulard .

Plus haut est indiqué que le bureau de Durecu était situé à deux pas du Poste de ligne et du Poste des Douanes .

Une gravure de Sadoux en 1859 avec le chalet de Warnod avant son déménagement vers la Place de Provence. Si la gravure fut bien réalisée en 1859, on constate que le chalet de Macaire fut bien reconstruit après son incendie en 1857 .

Ci-dessous,Barbin n'a pas pris la peine de représenter l'encoignure du chalet de Warnod mais il faut se rappeller que c'est un croquis pour une page de journal présentant l'Avant-Port du Havre,les photographes sur la jetée n'étaient pas du tout son sujet. Les cinq fenêtres sont là .

Feulard plaçait des cadres avec des photographies de son atelier sur des maisons avec l'accord des propriétaires .

Dans sa jeunesse Pierre Durecu était surnommé
" Tête brûlée ". En 1863, il avait 51 ans et il était capable de se jeter de son lit jusqu'à la mer en quelques secondes quelque soit le temps pour sauver une personne en difficulté.
Intrépidité qui lui valut de graves blessures le 1er décembre 1863 .

C'est près de la Tour François 1er qu'il s'est blessé ce 1er décembre. Il ne s'en est jamais vraiment remis et il dû quelques années plus tard quitter son emploi et son logement de la jetée pour habiter 47, Grand Quai .

Le premier bac à vapeur de Caudebec fut construit par les chantiers d'Augustin Normand du Havre . Il fut mis en service en 1868 .

Bertrand Combes tenait un restaurant-café avec sa femme Alexandrine, ils avaient une fille nommée Victoire .
On y faisait aussi également
de la daguéréotypie .

Ci-dessous une photographie de John Ramsay retouchée par Emile Tourtin entre Septembre 1870 et 1872 (photographie venant d'Angleterre). Qui est John Ramsay?

P.Gaston m'a envoyé cette très intéressante publicité datant d'avant 1860 ou l'on apprend que l'atelier de Feulard était situé sur la jetée du Nord à côté du Poste sous la colonnade . Qu'est ce que la colonnade ?
On découvre également que l'atelier de Feulard était le plus grand établissement du Havre et qu'il disposait comme Warnod d'une galerie d'exposition .

Feulard qui apparait sur la jetée du Nord en 1857 (annuaire) avait donc un atelier plus grand que le chalet de Warnod .
Ils devaient être en grande concurrence, tous les deux faisaient de l'instantanéité et des marines .

Résumons : l'atelier de Feulard était sur la jetée du Nord près du Poste de ligne et du Poste des Douanes à l'entrée de la Place de Provence, à côté de l'ancienne maison des apparaux, sous la colonnade et parmi les chalets de la jetée du Nord qui furent obligés de déménager .

Durecu n'hésitait jamais à se jeter de la jetée dans la mer déchainée à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, été comme hiver, à peine habillé parfois, pour sauver des personnes en grande difficulté .

Le problème .....c'est que dans sa fougue il ne vérifiait pas toujours .....si la marée était haute ou ..........basse !
C'est ce qu'il fit le lundi 30 novembre 1863 .

Une dépêche télégraphique vient de tomber, P.Gaston me signale que cette construction avec ces colonnades pourrait être le chalet de Feulard, et effectivement en zoomant apparait un très pâle Feulard et à ce qui ressemble à une étoile sur le dessus de la pancarte .
Un énorme merci à Pierre Gaston, j'avais toujours pensé que ce grand chalet appartenait au stand de tir .

Ci-dessous "à l'Etoile", nom de l'atelier de photographie d'Alexandre Feulard sur la jetée du Nord, photographie réalisée entre l'été 1857 et novembre 1860 .

C'est Nathalie Lemoine-Bouchard, docteur en sciences de l'art, qui avait trouver le nom de l'atelier de Feulard " à l'Etoile" et sa date d'installation en 1857 .

L'annuaire indique que Feulard se trouvait sur la jetée du Nord avec une entrée sur la Place de Provence vers laquelle on se rendait par le chemin ci-dessous, la zone ou se trouvait la poudrière étant réservée aux militaires.

lLe mot "baraques" pour les chalets des photographes employé est un terme non appropriés; les chalets étaient de bonne facture et supportaient les tempêtes .

Si Albert a 13 ans sur cette photographie alors les photographies de la famille Renault furent réalisées en 1861 .

Un article du journal de Rouen du 7 avril 1855 ou Michel Renault, tout nouvellement Maire, déclare que contrairement aux rumeurs, le port de Caudebec est tout à fait praticable pour les navires .

Cette photographie fut peut être réalisée juste avant son départ de Rouen le 25 Janvier 1869 ou alors agé de 74 ans il succomba à une mort soudaine. Il naquit donc en 1795 .

Alfred Auguste Renault s'était marié à Eléonie ou Léonie Giret au Havre. Léonie Giret, fille d'un commerçant marchand de vin du Havre photographiée ci-dessous par Caccia entre 1875 et 1885 .

C'était le frère de Eléonie Jacques Albert Giret qui avait repris la société de commerce de vin de son père Jacques Giret, société qui fut dissolue le 4 Août 1881, date de la mort de Jacques Albert Giret .

Warnod ne semble pas avoir fait toujours des retouches et cela dès avant son association avec Caccia en 1861.
A gauche on voit très bien les deux points de retouche sur les yeux de François Warnod alors qu'à droite la captation des yeux semble parfaite ou alors c'est la retouche qui est parfaite.

En 1862, Alexandre Feulard installé auparavant sur la Jetée du Nord et qui avait dû déménagé avant le 30 Novembre 1860 passa devant le Tribunal de Commerce pour publicité abusive .

Tout comme Warnod, Feulard a utilisé un tampon bleu à ses débuts de photographe sur la jetée du Nord.
Le tapis de sol sur la photographie est je pense celui qui se trouvait dans le chalet de Feulard qui se trouvait sur la jetée du Nord,un tapis assez souple.
Le tampon et le tapis permettent d'attribuer une date comprise entre 1857 et 1862 (en 1862 il utilisait encore un tampon) pour ces photographie soit un Circa de 1860. Par la suite Feulard imprima sa signature .

D'après le Musée du Havre c'est à la mort de son père en 1849 qu'Alexandre Feulard s'est installé au Havre.
Dans cet article du 1er Janvier 1849, Jean Pierre est prénommé Jean Baptiste (une erreur probablement).

Les fils du maire Alfred et Ulysse avaient participé à l'organisation de la fête des Régates de Caudebec en Caux en août 1868.