La situation financiaire des éditions Hetzel devenue fragile, Jules Hetzel libraire renommé à Paris s'associa à Jean Victor Warnod en décembre 1846 pour éviter la faillite.
Francis Wey énumérait les premiers métiers des "inventeurs" dans un article du "Musée des Familles" de 1853. MM (messieurs) Macaire étaient, l'un employé de librairie et l'autre fabricant de cristaux . Cyrus Macaire arait -t-il dirigé une verrerie ?
Warnod est déclaré comme rentier habitant 31, rue St Lazare en décembre 1846.
En
août 1846, il était maître de pension, c'est à dire qu'il gèrait un établissement avec des pensionnaires. Cela se faisait beaucoup à l'époque et jusque dans les années 1940.
Je rappelle que
Cyrus à la même époque gèrait un hôtel à Montréal.
C'est assez surprenant de voir
Warnod déclaré rentier à l'âge de 34 ans et d'être actionnaire associé à un grand éditeur après avoir été maître de pension et professeur également.
Le 27 Aout 1846 Jean Victor fait sa demande de changement de nom, il est maître de pension et son adresse est rue de Clichy.
Le ministère precise que Jean Victor prend le nom....de son beau-père et non celui de sa femme.......
Hetzel et Warnod avait publié entre autre
"Les Guêpes" de
Alphonse Karr qui résidait au Havre
Jean Victor devenu associé d'un grand libraire parisien, le nom de Macaire n'était pas du tout adapté à la vente de livres, il choisit donc alors de changer de nom (c'est l'hypothèse la plus probable).
Le terme
'Macaire' était devenu dans le language courant synonyme d'escroc a cause du personnage Robert Macaire joué par Frédéric Lemaitre, personnage devenu célèbre en France et à  l'étranger et resté célèbre pendant plus de 40 ans.
Dans une lettre à son père, Jules Hetzel précise que c'est Warnod qui l'a sauvé de la faillite. Il décrit Warnod comme étant un très honnête homme, excellent administrateur et excellent comptable.
Warnod
Hetzel
Janvier 1851
Seul article ou Hyppolite est cité.
 
Hyppolite était présent sur la jetée du Nord dès 1845 déclaré comme peintre et installé au chalet N° 10. Fut-il libraire avant ou pendant ?
Cyrus semble être revenu des Amériques en 1850, et fort de 10 années de daguerréotypie,  il proposa peut-être à ses frères Warnod et Hyppolite de se lançer dans la création d'un atelier de daguerréotypie. Peut-être Cyrus communiqua d'Amérique son projet par courrier à ses frères, courrier qui mettait 40 jours par mer pour arriver à destination.
 
Jean Victor Macaire avait pour nom  Warnod quand Francis Wey rencontra les frères Macaire .
Le
Macaire que Wey rencontra au Havre fut Hippolyte le plus âgé des frères.
Plus loin dans l'article de
Wey le nom de Warnod (Warnoz dans le Musée des Famille de 1853) est cité, nom qu'il différencie des frères Macaire.
Francis Wey ne savait pas à ce moment là que Warnod était un Macaire.

Cette association de Warnod avec le libraire Hetzel pourrait nous amener à imaginer Hippolyte comme employé dans la librairie de Hetzel en 1846 et 1847 voire avant, avant de s'installer comme peintre sur la jetée du Nord au Havre et  Cyrus comme fabricant de cristaux (verre, verres pour lunettes etc...).
Quoi de plus naturel pour
Hetzel d'employer le frère de Warnod, Warnod l'homme qui venait de le sauver de la faillite.
Cyrus avait de plus acheté au Canada en 1847 des actions de la verrerie Ottawa Glass Company.
Pour qu'il achète ce type d'action,
Cyrus devait avoir de bonnes connaissances des métiers en rapport avec le verre ou cristaux en général. Un argument supplémentaire quant au choix de Cyrus comme fabricant de cristaux en 1847.

Hyppolite n'est mentionné que dans un article de Francis Wey dans le journal " La Lumière ", celui de 1851 ou il est question des travaux " d'Hyppolite Macaire ".
Cyrus était-il présent lors de l'entretien avec le journaliste? Non sinon Wey l'aurait cité lors de la présentation des daguerréotypes.
Il ne faut pas oublié que
Cyrus en 1850 revenait d'Amérique avec une grande expérience de la daguerréotypie.
Hyppolite, qui avait une expérience de la vente de livres dans le livre s'est reconverti .... dans la vente de daguérréotypes, il était donc le frère le plus à même de présenter les créations de la fratrie Macaire.

Hyppolite a participé aux travaux de son frère Cyrus c'est certain.

Dans les années après la mort d'
Hyppolite en avril 1852, rien n'indique qu'il fut l'initiateur de la découverte des nouveaux procédés permettant de photographier le mouvement et à sa mort, il est déclaré seulement comme " artiste peintre " et non comme daguerréotypiste sur l'avis de décès.
Et ses frères n'ont jamais déclaré qu'
Hippolyte était le grand technicien de la fratrie.
Et d'ailleurs les deux frères ne n'ont jamais mentioner les travaux d'
Hyppolite par la suite.
Cyrus
et Warnod parlent  de leurs recherches personnelles. Et Warnod était quelqu'un d'intègre et d'honnête, s'il avait bénéficié des recherches de son frère Hyppolite je suppose qu'il l'aurait signalé .
En 1846 sont publiées " Les Oeuvres choisis de Gavarni " aux éditions Hetzel et Warnod.
En
1848 les mêmes Oeuvres choisis de Gavarni sont publiées aux éditions Hetzel et Garnier.
 
L'association de Hetzel avec Warnod se termina en 1847/1848.
A ce moment là Warnod pratiquait-il déjà la daguerréotypie ?
Aurait-il appris avec ses frères la daguerréotypie ? Il ne faut pas oublier qu'en
1846 il était professeur (mais de quoi ?) et également maître de pension et de plus il se lançait dans l'édition, ce qui laissait peu de place pour la daguerréotypie.
En tout cas
Warnod avait précisé en 1858 qu'il pratiquait la daguerréotypie depuis 1851 sur la jetée du Nord .
En 1866 Warnod avait toujours une activité en lien avec les auteurs et les compositeurs.
Pour être sociétaire de la Société des Auteurs il fallait être écrivain, et
Warnod est décrit dans l'article ci-contre comme un excellent photographe, un esthète et un écrivain de valeur réelle.
Peut-être que parce qu'il fut éditeur de livres, cette qualité lui permis d'être un représentant de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques.
Forte de son succès, Georges Sand avait proposé à Warnod, par l'intermédiaire de Hetzel et d'Arago, un contrat d'édition avec des conditions précises en précisant que deux autres éditeurs étaient prêts à le signer.
Warnod et Hetzel étaient des Républicains. Warnod avait publié en Août 1848 une lettre destinée au général Cavaignac.
En
avril de l'année suivante Cavaignac s'installa à St Adresse pendant la belle saison.
Warnod ou Jean Victor Macaire ou Victor Warnod  Républicain
Avril 1849
Dans Gallica il existe un long texte de Victor Warnod ou il exprime son attachement à une République qui n'existe pas encore. 1848 est une période de troubles et il n'est pas étonnant qu'après avoir cessé d'exercer son métier de photographe Warnod se soit consacré à la politique, dans ce texte assez long, on constate que Warnod savait très bien écrire.
Ci-dessous un très court extrait.
Quel est ce Club Démocratique Central de la Garde Nationale ?
En
1848 il y avait des centaines de clubs répartis dans tous les arrondissements de Paris ou existaient toutes les sensibilités politiques. Certains Clubs furent créés à l'occasion des élections à venir.
Warnod en était le secrétaire spécial, c'était un Club de sensibilité modéré.
Wikipédia
Il est intéressant de constater que le Club des émigrés italiens se trouvait également Chaussée d'Antin.
C'est peut-être durant cette période agitée que
Warnod rencontra Caccia qui était un réfugié politique venu de Milan.
Warnod finalement n'apporta pas le capital attendu par Hetzel.
Voilà qui explique la parution de livres sous les éditions
Hetzel et Warnod seulement pendant une
année à peine de décembre
1846 à quelques mois de 1847.
Warnod avait apporté déjà pendant plusieurs mois avant le 2 décembre 1846 son aide financière aux Editions Hetzel.
Peut-être Warnod a trouvé trop risquée cette association avec Hetzel et a préféré finalement investir son capital dans la création d'un atelier de daguerréotypie avec ses frères sur la jetée du Nord.
Annuaire 1866
Cyrus fut décrit par le journaliste Aussandon comme l'inventeur de l'instantanéité et cela dès 1844 et 1845.
Et plus tard Cyrus  revendiqua amèrement la paternité de cet instantanéité ( page Cyrus Macaire ).
Un article de Janvier 1856
Article de 1851 dans " La Lumière "ou Francis Wey parle des travaux d'Hyppolite.
19 Janvier 1854
Effectivement dans cet article de Francis Wey paru dans "La Lumière" en 1851, il n'est question seulement que d'Hyppolite Macaire et il semble être l'inventeur à lui tout seul de l'instantanéité.
Cyrus est complèrement absent pendant la présentation.
Mais ceux sont les frères Macaire, Hyppolite et Cyrus qui adressent en 1851 à l'Académie des Sciences les fameuses images sans en dévoiler le procédé et non pas Hyppolite seul.
En 1858, après l'incendie du chalet de Cyrus, Warnod précisait dans le Journal du Havre que son établissement  était installé sur la jetée du Nord depuis 7 ans (livre p 57 JJ Henry) soit depuis 1851 exactement. Son établissement était le chalet N° 15 .
Les numéros paires des chalets devaient se trouver face à la place de Provence et non face à l'entrée du chenal.
Dans l'Almanach du Havre de
1851 un Macaire est déclaré comme Peintre et Daguerréotypiste.
Dans le recensement de 1851 il est déclaré comme Peintre dans son chalet au N° 10 et meurt en avril 1852 au 51 rue des Halles déclaré comme Peintre et non comme daguerréotypiste (étatcivil).
Recensement 1851
En 1853 donc après la mort d'Hyppolite, Warnod est associé à Cyrus sur la jetée du Nord comme daguerreotypiste, le peintre a disparu !
Par contre dans le même Almanach par profession seul Warnod est cité comme Daguerréotypiste.
Pas de Macaire ou de Warnod dans l'almanach de 1853, donc en 1852 Macaire et Warnod semblent ne pas avoir été présents durant la bonne saison sur la jetée du Nord. Rappelons que leur frère Hyppolite était décédé en avril 1852.
Le Club Démocratique se situait au 16 passage Jouffroy là ou les frères Macaire avait installé leur Musée de la Photographie en 1853. Le Club avait déménagé à cause du manque de place.
Dans le recensement du Havre de 1846, on retrouve "Hypolite Macaire" peintre sur la jetée du Nord au chalet N°10, ce qui indique une présence d'Hyppolite Macaire dès 1845 comme peintre sur la jetée du Nord. Né en décembre 1804, le recensement ayant peut-être commencé dès 1844, l'âge de 39 ans est correct.   
Ici l'âge n'est pas correct ? Né en décembre 1804, en 1850 il avait 46 ans.
Il existe aux Archives du Havre un daguerréotype d'Hyppolite Macaire que l'on peut voir au Muma et dans le livre "Photographier en Normandie 1840-1890 " paru en 2024.
Il y a un H devant Macaire.